Le projet d’appui au programme régional d’aménagement intégré du Lac Tanganyika (PRODAP) constituait une opération intégrée pluridisciplinaire et multipartenaire contribuant à la mise en oeuvre du Programme Régional d’Aménagement Intégré du Lac Tanganyika, PRAILT.

Sa mise en œuvre s’étendait sur une période  72 mois, précisément du 13 janvier 2006 au 13 janvier 2012. Le montant  pour la réalisation des activités du PRODAP s’élevait à 5 232 501,11 UC obtenu  grâce au  prêt du Fonds Africain pour le Développement, et autre  Financement complémentaires dont la Contrepartie du gouvernement burundais.

Plusieurs réalisations sont à l’actif du projet. Au point de vue renforcement de capacités, le projet a permis de former  55 membres des associations bénéficiaires des équipements du PRODAP (Chambre froide et fabrique de glace) ; 2430 personnes (28% femmes)  dont 1846 opérateurs de la filière pêche, 252 agents des services locaux de pêche et de l’environnement, 117 associations d’opérateurs du sous-secteur pêche, 215 employés de l’autorité locale administrative et 10 encadreurs techniques.

En outre, les dispositifs de surveillance des pêches mis en place ont permis la saisie et la destruction de plus de 5000 engins et filets non autorisés ; l’augmentation de la biodiversité et réapparition des espèces qui étaient en voie de disparition autour des zones des frayères protégées de la pêche illicite.

La pratique de séchage de poisson sur le sable a totalement disparue avec la multiplication des aires de séchage etc.

D’autres réalisations sont également à signaler dont :

  • La Construction de 10 bateaux en bois de 6m équipés chacun de moteurs HB de 15 CV qui ont été remis aux comités de gestion des pêches ;
  • 20 comités de gestion des pêches ont été mis en place sur base participative sur les 20 principaux sites de débarquement;
  • Equipements collectifs de séchage et fumage du poisson sur 6 plages de pêche (30 aires de séchage, 720 claies, 8 fumoirs) à Kajaga, Gitaza, Kagongo, Muguruka, Gifuruzi et Kabonga ;
  • 2 débarcadères ont été construits à Rutumo et Kabonga ;
  • Aménagement antiérosif de 2225 km linéaires des courbes de niveau sur près de 8000 ha ;
  • 7 km de Piste menant vers les ports de Pêche de Magara, Rutumo, Kagongo, Kizuka, Kinani, Karonda, Mvugo, Gifuruzi et Kabonga ; 4 Centres de Santé de Gatumba, Magara, Kagongo et Mvugo ont été construits ;
  • 12 blocs de latrines à 4 portes ont été construits à Gakungwe, Gitaza, Magara, Rutumo, Karonda et Kabonga ;
  • 6 Ecoles ont été construites dont 2 écoles secondaires à Gatumba et Rutumo; et 4 Ecoles fondamentales à 9 salles de classes à Gakungwe, Kirasa, Mbizi et Mugerama

Le projet PRODAP a eu un impact sur 4 plans :

L’impact sur le fonctionnement de l’Administration ayant pour cible  les agents administratifs de pêche et de l’environnement :

  • Amélioration du cadre de travail matérialisée par des bâtiments réhabilités, de nouveaux mobiliers et équipements bureautiques et informatiques ayant sensiblement amélioré l’assiduité au travail et le niveau de productivité des agents qui fournissent un travail soigné.
  • Le nombre d’usagers recourant aux services administratifs bénéficiaires (Pêche et Environnement) a augmenté suite à l’amélioration de leur crédibilité face au public qu’ils encadrent pour l’exploitation durable du Lac.

L’impact sur la connaissance et la gestion des ressources halieutiques  ayant pour cible  le gouvernement, l’administration,  la filière pêche :

  • La création et la formation de 20 comités de gestion de pêche a permis un encadrement bien structuré des pêcheurs dans la gestion de production (respect des périodes d’arrêt de pêche) et l’amélioration de la surveillance.
  • Les rapports d’enquête-cadre et d’étude socio-économique ont rendu compte des menaces aux ressources halieutiques liées à l’augmentation très sensible des pêcheurs et de leurs engins, leur mode de vie, les défis et les opportunités de développement qui se présentent.
  • Les agents de l’administration des collectivités locales et les acteurs de la filière pêche (des pêcheurs) identifient aisément les engins et techniques de capture prohibés, et savent à quelle sanction s’exposent les contrevenants.
  • Les zones des frayères ont été identifiées, délimitées et défendues contre les mauvaises pratiques de pêches; les pêcheurs observent une amélioration de la production et une réapparition des espèces de poissons disparues suite à la destruction de ces zones.
  • Les Agents des services de pêche sont conscients de la nécessité de bien gérer les structures de collecte des données statistiques des captures, comme outil d’aide à la décision et un moyen de gestion rationnelle des ressources du Lac Tanganyika.

L’impact du Projet sur le développement local  qui a pour cible la  Population/ Administration

  • Les écoles construites dans la zone riveraine surpeuplée contribuent au programme du pays d’accès à l’éducation pour tous en général et à l’éducation des enfants des pêcheurs, en particulier, qui sont pour la plupart analphabètes.
  • Les centres de santé et latrines concourent à améliorer les conditions sanitaires et hygiéniques par la réduction des maladies hydriques fréquentes, à prévenir l’épidémie de choléra présente dans la zone du projet, améliorent la santé de mère/enfant, contribuent à la réduction du taux du VIH/SIDA, etc.
  • Les systèmes de froid (chambres froides, fabriques de glace) et de séchage systématique sur claie réduisent les pertes post-captures et améliorent la quantité et la qualité du produit traité et conservé selon les normes de qualité et d’hygiène ; et améliorent de ce fait les revenus des pêcheurs.
  • Les pistes réhabilitées permettent le désenclavement des villages de pêche, l’accès sur le littoral et favorisent les échanges commerciaux.

L’impact du projet sur la gestion du Lac Tanganyika dans son ensemble ayant pour cible Autorité du Lac Tanganyika/ Pays membres :

  • L’harmonisation des cadres politiques et règlementaires imminente entre les 4 pays riverains pour ouvrir la voie à une coopération renforcée dans l’optique de l’intégration régionale.
  • La surveillance conjointe conduite en patrouille avec usage des vedettes et des équipements de communication par les pays promeuvent la lutte contre la pêche illicite et non durable sur le lac et constituent une pratique dissuasive en la matière.
  • Les comités de pêche créés sur toutes les principales plages de débarquement jouent le rôle clé dans la gestion de la filière pêche en générale, le contrôle et la destruction des engins de pêche prohibés, la surveillance des zones des frayères pour l’augmentation de la production.

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